La formation des enseignants doit-elle être continue ?

Publié le 18 février 2014

Depuis longtemps, les IREM (Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques) assurent, partout en France, une grande partie de la formation continue des enseignants. On peut se demander pourquoi.

Cette question a au moins un double sens : pourquoi ces Instituts existent-ils partout en France (un par Académie) ? et pourquoi est-il si important pour un enseignant du primaire ou du secondaire de se former tout au long de sa vie et qu’est-ce que cela signifie ?

Ce qui nous intéresse davantage ici, ce mois-ci et dans cette rubrique : pourquoi le directeur d’un IREM est-il un universitaire et pourquoi ces Instituts ont-ils été conçus à l’intérieur des Universités le plus souvent rattachées aux UFR (Unité de Formation et de Recherche) ou aux départements de mathématiques ?

Une des missions d’un IREM est d’apporter ce regard d’universitaire aux collègues du secondaire et du primaire. Il est bien connu par la communauté des universitaires que la recherche oblige à aller toujours plus loin, toujours plus finement dans la connaissance d’une discipline : ils lisent livre après livre, article après article. À la fois, ils perfectionnent leurs connaissances d’un sujet pointu mais aussi prennent de la hauteur et gagnent une vue d’ensemble des problèmes étudiés. Est-ce de ce regard, de cet art de retourner les problèmes dans tous les sens que les enseignants du secondaire sont demandeurs ?

Et encore : que pourrait être l’intérêt pour un universitaire de s’investir dans les activités d’un IREM et dans la formation continue des enseignants ?

Voilà une question sur laquelle les universitaires sont régulièrement amenés à se positionner. La création des nouvelles Maisons pour la Science peut aussi susciter à nouveau de tels questionnements.

On pourrait prendre la problématique à l’envers : que se passerait-il si les universitaires abandonnaient tout intérêt pour ce qui se passe dans l’école primaire ou dans le secondaire ? Et si les universitaires établissaient leurs programmes d’enseignement sans ne tenir aucunement compte des connaissances transmises avant l’accès à l’Université ? Seraient-ils prêts à prendre de tels risques ? Seraient-ils prêts à se renfermer exclusivement dans l’étude de leurs spécialités ?

Voilà, le débat est lancé. Langues de bois s’abstenir !

ÉCRIT PAR

Aziz El Kacimi

Professeur émérite - Université Polytechnique Hauts-de-France

François Recher

Directeur - IREM de Lille

Valerio Vassallo

Mathématicien - Université Lille 1 et Cité des Géométries - Gare numérique de Jeumont

Commentaires

  1. Secrétariat de rédaction
    février 20, 2014
    15h13

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