Deuxième journée sur la parité en mathématiques

Publié le 22 mai 2013

La deuxième journée sur la parité en mathématique aura lieu le 24 juin prochain à l’Institut Henri Poincaré à Paris. Elle sera consacrée aux stéréotypes de genre dans l’enseignement des mathématiques.
Les inscriptions sont ouvertes. Venez nombreux-ses !

Les mathématiques sont la discipline universitaire la moins féminisée, et pire, la seule discipline dans laquelle la proportion de femmes a régressé ces 25 dernières années. Voir quelques articles ou sur Images des mathématiques.

La deuxième journée parité, le 24 juin prochain, consacrée aux stéréotypes de genre dans l’enseignement des mathématiques, s’adresse à tous les mathématiciens et toutes les mathématiciennes intéressés par les questions de parité.

Elle bénéficie pour l’instant du soutien moral et financier de l’INSMI, de la fondation Hadamard, de la fondation Sciences Mathématiques de Paris, de la <lexique|mot=SMAI>, du soutien d’Inria, de la MIDAPI, de l’association Femmes et mathématiques, de la <lexique|mot=SMF>, de la Mission pour la place des femmes au CNRS, et du parrainage moral de la <lexique|mot=SFDS>.

Après une première édition sur le thème des carrières universitaires en mathématique, la deuxième journée sera axée sur l’enseignement en mathématiques et les stéréotypes de genre dans cet enseignement. Son but est d’essayer de dresser un tableau de l’évolution de l’enseignement en mathématiques, de la situation actuelle, de comprendre le faible taux de femmes dans nos métiers et l’influence des stéréotypes et, dans la mesure du possible, de proposer des solutions concrètes.

Le programme est ici.

Pour les inscriptions (gratuites et obligatoires), c’est là.

Et les plus rapides à s’être inscrit-e-s sont déjà là.

ÉCRIT PAR

Barbara Schapira

Maîtresse de conférences - Université de Rennes - Institut Universitaire de France Junior

Commentaires

  1. Adam Bûcheron
    mai 27, 2013
    20h19

    Je ne comprends pas l’intérêt de ce genre de remarques à propos des proportions sur les sexes dans un domaine. La statistique en elle-même peut être intéressante à voir mais pourquoi vouloir l’instrumentaliser pour entamer ce combat vide ? Volonté de suivre la mode féministe ?

    Enfin, cela fait un certain moment que j’assiste à ce phénomène de dénonciation. Il y a plus d’hommes que de femmes en maths, certes, mais est-ce forcément dû à une volonté de domination de l’homme ? Non, je ne pense pas. Et ce serait faux de le penser. Il existe peut-être des femmes qui ont subi des difficultés ou des moqueries dans leurs parcours, mais cela arrive aussi aux hommes. Loin de moi est l’envie de raconter mes expériences ici, ce serait faire du sentimentalisme inutile qui ne nous mènerait à rien.

    Alors je vais essayer de parler de faits auxquels j’ai pu assisté, baignant moi aussi dans le monde mathématique depuis un moment. Tout d’abord, lorsque je demandais à des femmes qui faisaient des maths pourquoi elles en faisaient, elles me répondaient en très grande majorité que c’était pour l’enseignement, et c’est un choix très louable. Et quand j’essayais de les convaincre à faire de la recherche (pour aller au bout de la passion), la réponse était aussi souvent la même : elles n’ont pas envie. Pas parce qu’elles se sont faites snobées par le professeur ou qu’elles n’ont pas le niveau pour, juste parce qu’elles n’ont pas envie. L’enseignement leur suffit. Pourquoi vouloir forcer des personnes à faire ce qu’elles ne veulent pas faire ? Pour harmoniser des statistiques ? C’est absurde.

    Vient ensuite ce que je lis et entends souvent comme argument féministe qui est le favoritisme sexuel. A savoir qu’il y aurait du favoritisme chez les garçons par certains professeurs. Je voudrais dire sur cela que j’ai assisté exactement à la situation inverse. J’y ai vu, dans ma carrière étudiante, des femmes bien plus favorisées et appréciées que des hommes, et la raison en était évidente. Elles étaient de bonnes élèves, assidues et ayant de bonnes notes. Logique pour un professeur d’apprécier ses élèves performants. En suis-je scandalisé ? Du tout. Je trouve même que les femmes ont une meilleure scolarité en maths que les hommes, en général. Nombreux sont encore les exemples auxquels j’ai pu assister mais dans un souci de longueur je vais m’arrêter là.

    Ce qui me pousse le plus à écrire tout cela, c’est cette volonté de quota à remplir. Il faut qu’il y ait autant de femmes en maths que d’hommes. La même chose s’applique à notre gouvernement. C’est complètement inutile, puisque ça ne change rien (le sexe en politique n’importe pas, le milieu social oui ; le sexe en maths n’importe pas, le niveau et la productivité oui). Pourquoi cette obsession ? Je ne comprends pas. Il y a une très forte majorité d’hommes travaillant dans les chantiers de construction. Pourquoi les féministes n’exigent-elles pas qu’il y ait plus de femmes sur les chantiers aussi, par ce même souci de proportion ? C’est complètement absurde comme raisonnement, pourtant bien des femmes l’appliquent dans d’autres domaines…

    Je vais terminer ici. J’ai écrit ceci afin de discuter et non semer la discorde. J’espère que l’on me lira correctement et que l’on me répondra correctement.

    Amicalement,

    Adam.

    • Barbara Schapira
      mai 27, 2013
      21h34

      Bonsoir

      Je vais répondre correctement, malgré les attaques violentes mais que je supposerai involontaires de ce message.

      Etre féministe, c’est vouloir avant tout l’égalité des droits. Il ne s’agit pas d’une mode, mais d’un mouvement fondamental de défense des droits humains de la moitié de l’humanité.

      Qualifier ce mouvement, auquel nous devons le droit de vote des femmes, le droit des femmes à faire des études, le droit des femmes à disposer de leur corps, le partage de l’autorité parentale, etc, qualifier ce mouvement, donc, de combat vide, c’est là encore très violent.

      Pour répondre à quelques points de votre message :

      * Il n’y a pas de volonté de « quota » dans les discussions sur la parité. Mais un constat : au 19ème siècle, tous les scientifiques étaient des hommes. A mesure qu’on ouvre les portes aux femmes, elles progressent dans de nombreuses professions. Mais cela ne se fait pas sans difficultés, sans luttes. C’est dans cette évolution que s’inscrivent les journées parité en mathématiques.

      Depuis maintenant un bon nombre d’années, il y a 50% de filles en Bac S. On pourrait s’attendre à ce que cette proportion de filles se propage en Licence, Master, Prépas, grandes écoles.
      C’est le cas dans des disciplines considérées -pourquoi ? – comme féminines (biologie par exemple). Mais pas du tout en maths, où la proportion de femmes stagne ou régresse. C’est ce que nous voulons interroger dans les journées parité.

      Les stéréotypes de nos sociétés prétendent que les maths, ce n’est pas pour les filles. Pourquoi ? Dans d’autres pays, ce n’est pas le cas. Ces préjugés éminemment culturels empêchent les filles d’oser désirer faire des maths, y compris à haut niveau. Quand vous interrogez des étudiantes, elles sont imprégnées (par leur famille, par les médias, par leurs ami-e-s) de cette idée que les maths ce n’est pas pour elles. C’est pour cela qu’elles disent plus volontiers que les garçons vouloir enseigner. Parce que depuis toutes petites, elles ont intégré cela.

      Par ailleurs, l’organisation de la société fait qu’il est très dur de mener de front carrière de haut niveau et maternités. Quand on fait de longues études et qu’on aime les maths, mais qu’on est une femme et qu’on veut des enfants, il est donc en un sens rationnel de se convaincre qu’on préfère l’enseignement. Au moins, c’est un métier dans lequel on n’a pas de gros retard de carrière après les maternités. Et c’est également ce que l’entourage de nombreuses jeunes filles leur transmet. Etre instit, c’est bien, pour une maman, on a ses mercredis. Même si on est une brillante etudiante en maths ou en physique.

      * En politique, il n’est pas vrai que seule la couleur politique compte, et pas le sexe. Il y a très peu de femmes en politique.
      Pourtant, indépendemment de leur couleur politique, elles ont été éduquées différemment (ce qu’on peut regretter), elles ont de ce fait une vie différente de celle des hommes, et peuvent soulever des questions de société plus souvent ignorées par les hommes : la contraception, l’avortement, les modes de garde, etc. (Pensez à Simone Veil et la loi sur la légalisation de l’avortement !)

      * En Russie, où l’alcoolisme a fait (fait peut-être encore ?) des ravages, il y a eu beaucoup de femmes sur les échafaudages. Ca ne choquait personne. Croyez-vous que les métiers du batiment soient plus physiques que le métier d’aide-soignante en gériatrie ?

      * Le patriarcat, système classique d’organisation de la plupart des sociétés contemporaines comme plus anciennes, repose effectivement sur la domination de la femme par l’homme. Cela ne veut pas dire que vous, en tant qu’individu, dominez votre femme, ni que moi en tant qu’individu suis dominée.
      Cela signifie que l’organisation de la société utilise le travail gratuit des femmes à la maison, dans les tâches domestiques comme dans l’éducation des enfants, utilise le corps des femmes (dans les maternités ou la prostitution), etc, au bénéfice des hommes.

      * Pour conclure en revenant aux mathématiques et à leur enseignement, il s’agit non pas qu’il y ait absolument 50% de femmes partout, mais plutôt que les 50% de jeunes filles en bac S aient les meêmes possibilités, les mếmes chances que les garcons, que les 45% (?? chiffre à vérifier) de jeunes femmes agrégées aient les mêmes opportunités de carrière que les hommes, que les 20% de femmes maitres de conférences en maths aient les mêmes opportunités de carrière que les hommes.

      Mais aussi que les jeunes garcons, qui aiment les maths (ou pas) mais ne sont pas ambitieux, battants, ultra motivés, ou ont d’autres souhaits, puissent affirmer sans rougir qu’ils voudraient être infirmier, sage femme, instit en maternelle, …

      Pour finir en vous paraphrasant un peu : plus le niveau augmente, plus il y a d’hommes et moins de femmes, dans tous les domaines de la société. Comment pouvez-vous imaginer qu’il ne s’agit pas de domination organisée de l’homme sur la femme (alias le patriarcat) ? C’est complètement absurde, comme raisonnement !

      Si le sujet vous intéresse sincèrement, quelques liens :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Delphy
      http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_567-Refuser-d-etre-un-homme.html
      mais aussi pourquoi pas
      http://www.lesnouvellesnews.com/
      http://blog.plafonddeverre.fr/
      http://www.causette.fr/

      Bien cordialement
      Barbara Schapira

    • Aurélien Djament
      juin 3, 2013
      8h59

      Bonjour,

      Ce message est bien lourd de présupposés qu’aucun début de démonstration n’étaye. En gros, vous affirmez que la très faible proportion de femmes dans la recherche mathématique est une situation normale (voire naturelle), dont les femmes se satisfont très bien en général et, en même temps, que le féminisme constitue une mode. On pourrait renverser le point de vue et considérer que la situation normale est que les femmes, largement sous-représentées dans la plupart des secteurs professionnels à haut niveau de salaire ou de pouvoir, s’insurgent dans le cadre du mouvement féministe, tandis que l’acceptation de leur sujétion consiste simplement à suivre l’idéologie dominante, qu’on peut assimiler à une mode, du moins en ce qui concerne les mécanismes d’adhésion (même si, hélas, elle change moins vite et moins facilement que les modes vestimentaires) – il s’agit dans les deux cas de se conformer à un moule imposé pour le pas être rejeté par la société.

      Je précise également, sans entrer dans le détail (Barbara Schapira vous a répondu de façon précise et argumentée), que le but de la journée parité n’est pas de revendiquer des quotas ici ou là. Il s’agit de présenter de façon factuelle les inégalités liées au genre dans le domaine des mathématiques et de réfléchir ensemble à des moyens d’y remédier. Il y a une différence de taille avec les quotas !

      Bien cordialement,

      AD.

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Par exemple, on pourra écrire que sont les deux solutions complexes de l’équation .

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